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cœur fait mouvoir ; il existe tant que le cœur fait circuler le sang dans les veines, et n’a pas besoin de l’âme pour cela. »

157. Au moment de la mort, l’âme a-t-elle quelquefois une aspiration ou extase qui lui fait entrevoir le monde où elle va rentrer ?

« Souvent l’âme sent se briser les liens qui l’attachent au corps ; elle fait alors tous ses efforts pour les rompre entièrement. Déjà en partie dégagée de la matière, elle voit l’avenir se dérouler devant elle et jouit, par anticipation, de l’état d’Esprit. »

158. L’exemple de la chenille qui, d’abord, rampe sur la terre, puis s’enferme dans sa chrysalide sous une mort apparente pour renaître d’une existence brillante, peut-il nous donner une idée de la vie terrestre, puis du tombeau, et enfin de notre nouvelle existence ?

« Une idée en petit. La figure est bonne ; il ne faudrait cependant pas la prendre à la lettre, comme cela vous arrive souvent. »

159. Quelle sensation éprouve l’âme au moment où elle se reconnaît dans le monde des Esprits ?

« Cela dépend ; si tu as fait le mal avec le désir de le faire, tu te trouves au premier moment tout honteux de l’avoir fait. Pour le juste, c’est bien différent : elle est comme soulagée d’un grand poids, car elle ne craint aucun regard scrutateur. »

160. L’Esprit retrouve-t-il immédiatement ceux qu’il a connus sur la terre et qui sont morts avant lui ?

« Oui selon l’affection qu’il avait pour eux et celle qu’ils avaient pour lui ; souvent, ils viennent le recevoir à sa rentrée dans le monde des Esprits, et ils aident à le dégager des langes de la matière ; comme aussi il en est beaucoup qu’il retrouve et qu’il avait perdus de vue pendant son