Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Souvenir du passé ; progrès antérieur de l’âme, mais dont lui-même n’a pas la conscience. D’où veux-tu qu’elles viennent ? Le corps change, mais l’Esprit ne change pas, quoiqu’il change de vêtement. »

220. En changeant de corps, peut-on perdre certaines facultés intellectuelles, ne plus avoir, par exemple, le goût des arts ?

« Oui, si l’on a souillé cette intelligence, ou si l’on en a fait un mauvais emploi. Une faculté peut, en outre, sommeiller pendant une existence, parce que l’Esprit veut en exercer une autre qui n’y a pas de rapport ; alors, elle reste à l’état latent pour reparaître plus tard. »

221. Est-ce à un souvenir rétrospectif que l’homme doit, même à l’état sauvage, le sentiment instinctif de l’existence de Dieu et le pressentiment de la vie future ?

« C’est un souvenir qu’il a conservé de ce qu’il savait comme Esprit avant d’être incarné ; mais l’orgueil étouffe souvent ce sentiment. »

― Est-ce à ce même souvenir que sont dues certaines croyances relatives à la doctrine spirite, et que l’on retrouve chez tous les peuples ?

« Cette doctrine est aussi ancienne que le monde ; c’est pourquoi on la retrouve partout, et c’est là une preuve qu’elle est vraie. L’Esprit incarné, conservant l’intuition de son état d’Esprit, a la conscience instinctive du monde invisible, mais souvent elle est faussée par les préjugés et l’ignorance y mêle la superstition. »