Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/161

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Rien n’est inutile dans la nature ; chaque chose a son but, sa destination ; rien n’est vide, tout est habité, la vie est partout. Ainsi pendant la longue série des siècles qui se sont écoulés avant l’apparition de l’homme sur la terre, durant ces lentes périodes de transition attestées par les couches géologiques, avant même la formation des premiers êtres organiques, sur cette masse informe, dans cet aride chaos où les éléments étaient confondus, il n’y avait pas absence de vie ; des êtres qui n’avaient ni nos besoins, ni nos sensations physiques y trouvaient un refuge. Dieu a voulu que, même dans cet état imparfait, elle servit à quelque chose. Qui donc oserait dire que, parmi ces milliards de mondes qui circulent dans l’immensité, un seul, un des plus petits, perdu dans la foule, eût le privilège exclusif d’être peuplé ? Quelle serait donc l’utilité des autres ? Dieu ne les aurait-il fait qu’en vue de récréer nos yeux ? Supposition absurde, incompatible avec la sagesse qui éclate dans toutes ses œuvres, et inadmissible quand on songe à tous ceux que nous ne pouvons apercevoir. Personne ne contestera qu’il y a dans cette idée des mondes encore impropres à la vie matérielle, et pourtant peuplés d’êtres vivants appropriés à ce milieu, quelque chose de grand et de sublime, où se trouve peut-être la solution de plus d’un problème.


Perceptions, sensations et souffrances des Esprits.

237. L’âme, une fois dans le monde des Esprits, a-t-elle encore les perceptions qu’elle avait de son vivant ?

« Oui, et d’autres qu’elle ne possédait pas, parce que son corps était comme un voile qui les obscurcissait. L’intelligence est un attribut de l’Esprit, mais qui se manifeste plus librement quand il n’a pas d’entraves. »

238. Les perceptions et les connaissances des Esprits sont-elles indéfinies ; en un mot, savent-ils toutes choses ?

« Plus ils approchent de la perfection, plus ils savent ; s’ils sont supérieurs, ils savent beaucoup ; les Esprits inférieurs sont plus ou moins ignorants sur toutes choses. »

239. Les Esprits connaissent-ils le principe des choses ?