Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/165

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matériel, elles ne lui arrivent que par le canal des organes ; mais à l’état de liberté elles ne sont plus localisées. »

250. Les perceptions étant des attributs de l’Esprit lui-même, lui est-il possible de s’y soustraire ?

« L’Esprit ne voit et n’entend que ce qu’il veut. Ceci est dit en général, et surtout pour les Esprits élevés, car pour ceux qui sont imparfaits, ils entendent et voient souvent malgré eux ce qui peut être utile pour leur amélioration. »

251. Les Esprits sont-ils sensibles à la musique ?

« Veux-tu parler de votre musique ? Qu’est-elle auprès de la musique céleste ? de cette harmonie dont rien sur la terre ne peut vous donner une idée ? L’une est à l’autre ce qu’est le chant du sauvage à la suave mélodie. Cependant, des Esprits vulgaires peuvent éprouver un certain plaisir à entendre votre musique, parce qu’il ne leur est pas encore donné d’en comprendre une plus sublime. La musique a pour les Esprits des charmes infinis, en raison de leurs qualités sensitives très développées ; j’entends la musique céleste, qui est tout ce que l’imagination spirituelle peut concevoir de plus beau et de plus suave. »

252. Les Esprits sont-ils sensibles aux beautés de la nature ?

« Les beautés de la nature des globes sont si différentes, qu’on est loin de les connaître. Oui, ils y sont sensibles selon leur aptitude à les apprécier et à les comprendre ; pour les Esprits élevés il y a des beautés d’ensemble devant lesquelles s’effacent, pour ainsi dire, les beautés de détail. »

253. Les Esprits éprouvent-ils nos besoins et nos souffrances physiques ?

« Ils les connaissent, parce qu’ils les ont subis, mais ils ne les éprouvent pas comme vous matériellement : ils sont Esprits. »