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Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/23

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peines et des jouissances qui nous sont inconnues sur la terre.

« Mais ils nous enseignent aussi qu’il n’est pas de fautes irrémissibles et qui ne puissent être effacées par l’expiation. L’homme en trouve le moyen dans les différentes existences qui lui permettent d’avancer, selon son désir et ses efforts, dans la voie du progrès et vers la perfection qui est son but final. »

Tel est le résumé de la doctrine spirite, ainsi qu’elle résulte de l’enseignement donné par les Esprits supérieurs. Voyons maintenant les objections qu’on y oppose.

VII

Pour beaucoup de gens, l’opposition des corps savants est, sinon une preuve, du moins une forte présomption contraire. Nous ne sommes pas de ceux qui crient haro sur les savants, car nous ne voulons pas faire dire de nous que nous donnons le coup de pied de l’âne ; nous les tenons au contraire en grande estime, et nous serions fort honoré de compter parmi eux ; mais leur opinion ne saurait être en toutes circonstances un jugement irrévocable.

Dès que la science sort de l’observation matérielle des faits, qu’il s’agit d’apprécier et d’expliquer ces faits, le champ est ouvert aux conjectures ; chacun apporte son petit système qu’il veut faire prévaloir et soutient avec acharnement. Ne voyons-nous pas tous les jours les opinions les plus divergentes tour à tour préconisées et rejetées ? tantôt repoussées comme erreurs absurdes, puis proclamées comme vérités incontestables ? Les faits, voilà le véritable criterium de nos jugements, l’argument sans réplique ; en l’absence de faits, le doute est l’opinion du sage.

Pour les choses de notoriété, l’opinion des savants fait foi à juste titre, parce qu’ils savent plus et mieux que le vulgaire ; mais en fait de principes nouveaux, de choses inconnues, leur manière de voir n’est toujours qu’hypothétique, parce qu’ils ne sont pas plus que d’autres exempts de préjugés ; je dirai même que le savant a peut-être plus de préjugés qu’un autre, parce qu’une propension naturelle le porte à tout subordonner au