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L’exaltation fanatique et l’enthousiasme offrent souvent, dans les supplices, l’exemple d’un calme et d’un sang-froid qui ne sauraient triompher d’une douleur aiguë, si l’on n’admettait que la sensibilité se trouve neutralisée par une sorte d’effet anesthésique. On sait que dans la chaleur du combat on ne s’aperçoit souvent pas d’une blessure grave, tandis que, dans les circonstances ordinaires, une égratignure ferait tressaillir.

Puisque ces phénomènes dépendent d’une cause physique et de l’action de certains Esprits, on peut se demander comment il a pu dépendre de l’autorité de les faire cesser dans certains cas. La raison en est simple. L’action des Esprits n’est ici que secondaire ; ils ne font que profiter d’une disposition naturelle. L’autorité n’a pas supprimé cette disposition, mais la cause qui l’entretenait et l’exaltait ; d’active, elle l’a rendue latente, et elle a eu raison d’agir ainsi, parce qu’il en résultait abus et scandale. On sait, du reste, que cette intervention est impuissante quand l’action des Esprits est directe et spontanée.


Affection des Esprits pour certaines personnes.

484. Les Esprits affectionnent-ils de préférence certaines personnes ?

« Les bons Esprits sympathisent avec les hommes de bien, ou susceptibles de s’améliorer ; les Esprits inférieurs avec les hommes vicieux ou qui peuvent le devenir ; de là leur attachement, suite de la ressemblance des sensations. »

485. L’affection des Esprits pour certaines personnes est-elle exclusivement morale ?

« L’affection véritable n’a rien de charnel ; mais lorsqu’un Esprit s’attache à une personne, ce n’est pas toujours par affection, et il peut s’y mêler un souvenir des passions humaines. »

486. Les Esprits s’intéressent-ils à nos malheurs et à notre prospérité ? Ceux qui nous veulent du bien s’affligent-ils des maux que nous éprouvons pendant la vie ?