Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/273

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être ce qu’ils ne sont pas ? Ils ne font pas voir les aveugles ni entendre les sourds. »

Les Anciens en avaient fait des divinités spéciales ; les Muses n’étaient autres que la personnification allégorique des Esprits protecteurs des sciences et des arts, comme ils désignaient sous le nom de lares et de pénates les Esprits protecteurs de la famille. Chez les Modernes, les arts, les différentes industries, les villes, les contrées ont aussi leurs patrons protecteurs, qui ne sont autres que des Esprits supérieurs, mais sous d’autres noms.

Chaque homme ayant ses Esprits sympathiques, il en résulte que, dans les tous collectifs, la généralité des Esprits sympathiques est en rapport avec la généralité des individus ; que les Esprits étrangers y sont attirés par l’identité des goûts et des pensées ; en un mot, que ces réunions aussi bien que les individus, sont plus ou moins bien entourées, assistées, influencées selon la nature des pensées de la multitude.

Chez les peuples, les causes d’attraction des Esprits sont les mœurs, les habitudes, le caractère dominant, les lois surtout, parce que le caractère de la nation se reflète dans ses lois. Les hommes qui font régner la justice entre eux combattent l’influence des mauvais Esprits. Partout où les lois consacrent des choses injustes, contraires à l’humanité, les bons Esprits sont en minorité, et la masse des mauvais qui affluent entretient la nation dans ses idées et paralyse les bonnes influences partielles perdues dans la foule, comme un épi isolé au milieu des ronces. En étudiant les mœurs des peuples ou de toute réunion d’hommes, il est donc aisé de se faire une idée de la population occulte qui s’immisce dans leurs pensées et dans leurs actions.


Pressentiments.

522. Le pressentiment est-il toujours un avertissement de l’Esprit protecteur ?

« Le pressentiment est le conseil intime et occulte d’un Esprit qui vous veut du bien. Il est aussi dans l’intuition du choix que l’on a fait ; c’est la voix de l’instinct. L’Esprit, avant de s’incarner, a connaissance des princi-