Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/283

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546. Dans le tumulte du combat, que deviennent les Esprits qui succombent ? S’y intéressent-ils encore après leur mort ?

« Quelques-uns s’y intéressent, d’autres s’en éloignent. »

Dans les combats, il arrive ce qui a lieu dans tous les cas de mort violente : au premier moment l’Esprit est surpris et comme étourdi, et ne croit pas être mort ; il lui semble encore prendre part à l’action ; ce n’est que peu à peu que la réalité lui apparaît.

547. Les Esprits qui se combattaient étant vivants, une fois morts se reconnaissent-ils pour ennemis et sont-ils encore acharnés les uns contre les autres ?

« L’Esprit, dans ces moments-là, n’est jamais de sang-froid ; au premier moment il peut encore en vouloir à son ennemi et même le poursuivre ; mais quand les idées lui sont revenues, il voit que son animosité n’a plus d’objet ; cependant, il peut encore en conserver les traces plus ou moins selon son caractère. »

― Perçoit-il encore le bruit des armes ?

« Oui, parfaitement. »

548. L’Esprit qui assiste de sang-froid à un combat, comme spectateur, est-il témoin de la séparation de l’âme et du corps, et comment ce phénomène se présente-t-il à lui ?

« Il y a peu de morts tout à fait instantanées. La plupart du temps, l’Esprit dont le corps vient d’être frappé mortellement n’en a pas conscience sur le moment ; quand il commence à se reconnaître, c’est alors qu’on peut distinguer l’Esprit qui se meut à côté du cadavre ; cela paraît si naturel que la vue du corps mort ne produit aucun effet désagréable ; toute la vie étant transportée dans l’Esprit, lui seul attire l’attention ; c’est avec lui qui l’on converse, ou à lui que l’on commande. »