Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/286

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bonne foi ; dans le cas contraire, ce sont des fripons qui méritent un châtiment. Toutes les formules sont de la jonglerie ; il n’y a aucune parole sacramentelle, aucun signe cabalistique, aucun talisman qui ait une action quelconque sur les Esprits, car ceux-ci ne sont attirés que par la pensée et non par les choses matérielles. »

― Certains Esprits n’ont-ils pas eux-mêmes quelquefois dicté des formules cabalistiques ?

« Oui, vous avez des Esprits qui vous indiquent des signes, des mots bizarres ou qui vous prescrivent certains actes à l’aide desquels vous faites ce que vous appelez des conjurations ; mais soyez bien assurés que ce sont des Esprits qui se moquent de vous et abusent de votre crédulité. »

554. Celui qui, à tort ou à raison, a confiance dans ce qu’il appelle la vertu d’un talisman, ne peut-il par cette confiance même, attirer un Esprit ; car alors c’est la pensée qui agit : le talisman n’est qu’un signe qui aide à diriger la pensée ?

« C’est vrai ; mais la nature de l’Esprit attiré dépend de la pureté de l’intention et de l’élévation des sentiments ; or, il est rare que celui qui est assez simple pour croire à la vertu d’un talisman n’ait pas un but plus matériel que moral ; dans tous les cas, cela annonce une petitesse et une faiblesse d’idées qui donne prise aux Esprits imparfaits et moqueurs. »

555. Quel sens doit-on attacher à la qualification de sorcier ?

« Ceux que vous appelez sorciers sont des gens, quand ils sont de bonne foi, qui sont doués de certaines facultés, comme la puissance magnétique ou la seconde vue ; et alors, comme ils font des choses que vous ne comprenez pas, vous les croyez doués d’une puissance surnaturelle.