Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/331

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lagé quand il trouve des âmes charitables qui compatissent à ses douleurs. D’un autre côté, par la prière on l’excite au repentir et au désir de faire ce qu’il faut pour être heureux ; c’est en ce sens qu’on peut abréger sa peine, si de son côté il seconde par sa bonne volonté. Ce désir d’amélioration, excité par la prière, attire près de l’Esprit souffrant des Esprits meilleurs qui viennent l’éclairer, le consoler et lui donner l’espérance. Jésus priait pour les brebis égarées ; il vous montre par là que vous seriez coupables de ne pas le faire pour ceux qui en ont le plus besoin. »

665. Que penser de l’opinion qui rejette la prière pour les morts, par la raison qu’elle n’est pas prescrite dans l’Évangile ?

« Le Christ a dit aux hommes : Aimez-vous les uns les autres. Cette recommandation renferme celle d’employer tous les moyens possibles de leur témoigner de l’affection, sans entrer pour cela dans aucun détail sur la manière d’atteindre ce but. S’il est vrai que rien ne peut détourner le Créateur d’appliquer la justice, dont il est le type, à toutes les actions de l’Esprit, il n’en est pas moins vrai que la prière que vous lui adressez pour celui qui vous inspire de l’affection est pour lui un témoignage de souvenir qui ne peut que contribuer à alléger ses souffrances et le consoler. Dès qu’il témoigne le moindre repentir, et alors seulement, il est secouru ; mais on ne lui laisse jamais ignorer qu’une âme sympathique s’est occupée de lui, et on lui laisse la douce pensée que son intercession lui a été utile. Il en résulte nécessairement de sa part un sentiment de reconnaissance et d’affection pour celui qui lui a donné cette preuve d’attachement ou de pitié ; par conséquent, l’amour que recommandait le Christ aux hommes n’a fait que s’accroître entre eux ; ils ont donc