Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/350

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et où la privation du nécessaire le plus impérieux est une conséquence de la force des choses ?

« C’est une épreuve souvent cruelle qu’il doit subir, et à laquelle il savait qu’il serait exposé ; son mérite est dans sa soumission à la volonté de Dieu, si son intelligence ne lui fournit aucun moyen de se tirer d’embarras. Si la mort doit l’atteindre, il doit s’y résoudre sans murmure en pensant que l’heure de la véritable délivrance est arrivée, et que le désespoir du dernier moment peut lui faire perdre le fruit de sa résignation. »

709. Ceux qui, dans certaines positions critiques, se sont trouvés réduits à sacrifier leurs semblables pour s’en repaître ont-ils commis un crime ; s’il y a crime, est-il atténué par le besoin de vivre que leur donne l’instinct de conservation ?

« J’ai déjà répondu en disant qu’il y a plus de mérite à subir toutes les épreuves de la vie avec courage et abnégation. Il y a homicide, et crime de lèse nature, faute qui doit être doublement punie. »

710. Dans les mondes où l’organisation est plus épurée, les êtres vivants ont-ils besoin d’alimentation ?

« Oui, mais leurs aliments sont en rapport avec leur nature. Ces aliments ne seraient point assez substantiels pour vos estomacs grossiers ; de même ils ne pourraient digérer les vôtres. »


Jouissance des biens terrestres.

711. L’usage des biens de la terre est-il un droit pour tous les hommes ?

« Ce droit est la conséquence de la nécessité de vivre. Dieu ne peut avoir imposé un devoir sans avoir donné le moyen de le remplir. »