Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/357

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion des êtres, pourquoi la nature les entoure-t-elle des moyens de préservation et de conservation ?

« C’est afin que la destruction n’arrive pas avant le temps nécessaire. Toute destruction anticipée entrave le développement du principe intelligent ; c’est pourquoi Dieu a donné à chaque être le besoin de vivre et de se reproduire. »

730. Puisque la mort doit nous conduire à une vie meilleure, qu’elle nous délivre des maux de celle-ci, et qu’ainsi elle est plus à désirer qu’à redouter, pourquoi l’homme en a-t-il une horreur instinctive qui la lui fait appréhender ?

« Nous l’avons dit, l’homme doit chercher à prolonger sa vie pour accomplir sa tâche ; c’est pourquoi Dieu lui a donné l’instinct de conservation, et cet instinct le soutient dans les épreuves ; sans cela il se laisserait trop souvent aller au découragement. La voix secrète qui lui fait repousser la mort lui dit qu’il peut encore faire quelque chose pour son avancement. Quand un péril le menace, c’est un avertissement pour qu’il ait à mettre à profit le répit que Dieu lui accorde ; mais, l’ingrat ! il en rend plus souvent grâce à son étoile qu’à son Créateur. »

731. Pourquoi, à côté des moyens de conservation, la nature a-t-elle en même temps placé les agents destructeurs ?

« Le remède à côté du mal ; nous l’avons dit, c’est pour maintenir l’équilibre et servir de contrepoids. »

732. Le besoin de destruction est-il le même dans tous les mondes ?

« Il est proportionné à l’état plus ou moins matériel des mondes ; il cesse avec un état physique et moral plus épuré. Dans les mondes plus avancés que le vôtre, les conditions d’existence sont tout autres. »