Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/397

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de certains peuples, l’homme a pu en profiter de bonne foi et comme d’une chose qui lui semblait naturelle ; mais dès que sa raison plus développée, et surtout éclairée par les lumières du christianisme, lui a montré dans l’esclave son égal devant Dieu, il n’a plus d’excuse. »

831. L’inégalité naturelle des aptitudes ne place-t-elle pas certaines races humaines sous la dépendance des races les plus intelligentes ?

« Oui, pour les relever, et non pour les abrutir encore davantage par la servitude. Les hommes ont trop longtemps regardé certaines races humaines comme des animaux travailleurs munis de bras et de mains qu’ils se sont cru le droit de vendre comme des bêtes de somme. Ils se croient d’un sang plus pur ; insensés qui ne voient que la matière ! Ce n’est pas le sang qui est plus ou moins pur, mais bien l’Esprit. » (361-803).

832. Il y a des hommes qui traitent leurs esclaves avec humanité ; qui ne les laissent manquer de rien et pensent que la liberté les exposerait à plus de privations ; qu’en dites-vous ?

« Je dis que ceux-là comprennent mieux leurs intérêts ; ils ont aussi grand soin de leurs bœufs et de leurs chevaux, afin d’en tirer plus de profit au marché. Ils ne sont pas aussi coupables que ceux qui les maltraitent, mais ils n’en disposent pas moins comme d’une marchandise, en les privant du droit de s’appartenir. »


Liberté de penser.

833. Y a-t-il en l’homme quelque chose qui échappe à toute contrainte, et pour laquelle il jouisse d’une liberté absolue ?

« C’est dans la pensée que l’homme jouit d’une liberté