« C’est manquer de charité et porter atteinte à la liberté de penser. »
840. Est-ce porter atteinte à la liberté de conscience que d’apporter des entraves à des croyances de nature à troubler la société ?
« On peut réprimer les actes, mais la croyance intime est inaccessible. »
Réprimer les actes extérieurs d’une croyance quand ces actes portent un préjudice quelconque à autrui, ce n’est point porter atteinte à la liberté de conscience, car cette répression laisse à la croyance son entière liberté.
841. Doit-on, par respect pour la liberté de conscience, laisser se propager des doctrines pernicieuses, ou bien peut-on, sans porter atteinte à cette liberté, chercher à ramener dans la voie de la vérité ceux qui sont égarés par de faux principes ?
« Certainement on le peut et même on le doit ; mais enseignez, à l’exemple de Jésus, par la douceur et la persuasion, et non par la force, ce qui serait pis que la croyance de celui que l’on voudrait convaincre. S’il y a quelque chose qu’il soit permis d’imposer, c’est le bien et la fraternité ; mais nous ne croyons pas que le moyen de les faire admettre soit d’agir avec violence : la conviction ne s’impose pas. »
842. Toutes les doctrines ayant la prétention d’être l’unique expression de la vérité, à quels signes peut-on reconnaître celle qui a le droit de se poser comme telle ?
« Ce sera celle qui fait le plus d’hommes de bien et le moins d’hypocrites, c’est-à-dire pratiquant la loi d’amour et de charité dans sa plus grande pureté et dans son application la plus large. À ce signe vous reconnaîtrez qu’une doctrine est bonne, car toute doctrine qui aurait pour conséquence de semer la désunion et d’établir une