Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/413

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pour l’homme de responsabilité, et par conséquent ni bien, ni mal, ni crimes, ni vertus. Dieu, souverainement juste, ne pourrait châtier sa créature pour des fautes qu’il n’aurait pas dépendu d’elle de ne pas commettre, ni la récompenser pour des vertus dont elle n’aurait pas le mérite. Une pareille loi serait en outre la négation de la loi du progrès, car l’homme qui attendrait tout du sort ne tenterait rien pour améliorer sa position, puisqu’il n’en serait ni plus ni moins.

La fatalité n’est pourtant pas un vain mot ; elle existe dans la position que l’homme occupe sur la terre et dans les fonctions qu’il y remplit, par suite du genre d’existence dont son Esprit a fait choix, comme épreuve, expiation ou mission ; il subit fatalement toutes les vicissitudes de cette existence, et toutes les tendances bonnes ou mauvaises qui y sont inhérentes ; mais là s’arrête la fatalité, car il dépend de sa volonté de céder ou non à ces tendances. Le détail des événements est subordonné aux circonstances qu’il provoque lui-même par ses actes, et sur lesquelles peuvent influer les Esprits par les pensées qu’ils lui suggèrent. (459).

La fatalité est donc dans les événements qui se présentent, puisqu’ils sont la conséquence du choix de l’existence fait par l’Esprit ; elle peut ne pas être dans le résultat de ces événements, puisqu’il peut dépendre de l’homme d’en modifier le cours par sa prudence ; elle n’est jamais dans les actes de la vie morale.

C’est dans la mort que l’homme est soumis d’une manière absolue à l’inexorable loi de la fatalité ; car il ne peut échapper à l’arrêt qui fixe le terme de son existence, ni au genre de mort qui doit en interrompre le cours.

Selon la doctrine vulgaire, l’homme puiserait tous ses instincts en lui-même ; ils proviendraient, soit de son or-