Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/415

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fauts qu’il avait comme Esprit. Les fautes que nous commettons ont donc leur source première dans l’imperfection de notre propre Esprit, qui n’a pas encore atteint la supériorité morale qu’il aura un jour, mais qui n’en a pas moins son libre arbitre ; la vie corporelle lui est donnée pour se purger de ses imperfections par les épreuves qu’il y subit, et ce sont précisément ces imperfections qui le rendent plus faible et plus accessible aux suggestions des autres Esprits imparfaits, qui en profitent pour tâcher de le faire succomber dans la lutte qu’il a entreprise. S’il sort vainqueur de cette lutte, il s’élève ; s’il échoue, il reste ce qu’il était, ni plus mauvais, ni meilleur : c’est une épreuve à recommencer, et cela peut durer longtemps ainsi. Plus il s’épure, plus ses côtés faibles diminuent, et moins il donne de prise à ceux qui le sollicitent au mal ; sa force morale croît en raison de son élévation, et les mauvais Esprits s’éloignent de lui.

Tous les Esprits, plus ou moins bons, alors qu’ils sont incarnés, constituent l’espèce humaine ; et, comme notre terre est un des mondes les moins avancés, il s’y trouve plus de mauvais Esprits que de bons, voilà pourquoi nous y voyons tant de perversité. Faisons donc tous nos efforts pour n’y pas revenir après cette station, et pour mériter d’aller nous reposer dans un monde meilleur, dans un de ces mondes privilégiés où le bien règne sans partage, et où nous ne nous souviendrons de notre passage ici-bas que comme d’un temps d’exil.