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CHAPITRE XII

PERFECTION MORALE


1. Les vertus et les vices. ― 2. Des passions. ― 3. De l’égoïsme. ― 4. Caractères de l’homme de bien. ― 5. Connaissance de soi-même.


Les vertus et les vices.

893. Quelle est la plus méritoire de toutes les vertus ?

« Toutes les vertus ont leur mérite, parce que toutes sont des signes de progrès dans la voie du bien. Il y a vertu toutes les fois qu’il y a résistance volontaire à l’entraînement des mauvais penchants ; mais le sublime de la vertu consiste dans le sacrifice de l’intérêt personnel pour le bien de son prochain sans arrière-pensée ; la plus méritoire est celle qui est fondée sur la charité la plus désintéressée. »

894. Il y a des gens qui font le bien par un mouvement spontané, sans qu’ils aient à vaincre aucun sentiment contraire ; ont-ils autant de mérite que ceux qui ont à lutter contre leur propre nature et qui la surmontent ?

« Ceux qui n’ont point à lutter, c’est que chez eux le progrès est accompli : ils ont lutté jadis et ils ont triomphé ; c’est pourquoi les bons sentiments ne leur coûtent aucun effort, et leurs actions leur paraissent toutes simples : le bien est devenu pour eux une habitude. On doit donc les honorer comme de vieux guerriers qui ont conquis leurs grades.

Comme vous êtes encore loin de la perfection, ces