Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/429

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pensée qu’il amasse pour laisser davantage à ses héritiers ?

« C’est un compromis avec la mauvaise conscience. »

901. De deux avares, le premier se refuse le nécessaire et meurt de besoin sur son trésor ; le second n’est avare que pour les autres : il est prodigue pour lui-même ; tandis qu’il recule devant le plus léger sacrifice pour rendre service ou faire une chose utile, rien ne lui coûte pour satisfaire ses goûts et ses passions. Lui demande-t-on un service, il est toujours gêné ; veut-il se passer une fantaisie, il a toujours assez. Quel est le plus coupable, et quel est celui qui aura la plus mauvaise place dans le monde des Esprits ?

« Celui qui jouit : il est plus égoïste qu’avare ; l’autre a déjà trouvé une partie de sa punition. »

902. Est-on répréhensible d’envier la richesse, quand c’est par le désir de faire le bien ?

« Le sentiment est louable, sans doute, quand il est pur ; mais ce désir est-il toujours bien désintéressé et ne cache-t-il aucune arrière-pensée personnelle ? La première personne à qui l’on souhaite faire du bien, n’est-ce pas souvent soi-même ? »

903. Est-on coupable d’étudier les défauts des autres ?

« Si c’est pour les critiquer et les divulguer on est très coupable, car c’est manquer de charité ; si c’est pour en faire son profit personnel et les éviter soi-même, cela peut quelquefois être utile ; mais il ne faut pas oublier que l’indulgence pour les défauts d’autrui est une des vertus comprises dans la charité. Avant de faire aux autres un reproche de leurs imperfections, voyez si l’on ne peut dire de vous la même chose. Tâchez donc d’avoir les qualités opposées aux défauts que vous critiquez dans autrui, c’est le moyen de vous rendre supérieur ; lui reprochez-vous d’être avare, soyez généreux ; d’être orgueilleux,