Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/431

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il doit avoir aussi celle du bien, afin de savoir s’il agit bien ou mal. C’est en pesant toutes ses actions dans la balance de la loi de Dieu, et surtout dans celle de la loi de justice, d’amour et de charité, qu’il pourra se dire si elles sont bonnes ou mauvaises, les approuver ou les désapprouver. Il ne peut donc être répréhensible de reconnaître qu’il a triomphé des mauvaises tendances, et d’en être satisfait, pourvu qu’il n’en tire pas vanité, car alors il tomberait dans un autre travers. » (919).


Des passions.

907. Puisque le principe des passions est dans la nature, est-il mauvais en lui-même ?

« Non ; la passion est dans l’excès joint à la volonté, car le principe a été donné à l’homme pour le bien, et elles peuvent le porter à de grandes choses ; c’est l’abus qu’il en fait qui cause le mal. »

908. Comment définir la limite où les passions cessent d’être bonnes ou mauvaises ?

« Les passions sont comme un cheval qui est utile quand il est maîtrisé, et qui est dangereux quand c’est lui qui maîtrise. Reconnaissez donc qu’une passion devient pernicieuse du moment que vous cessez de pouvoir la gouverner et qu’elle a pour résultat un préjudice quelconque pour vous ou pour autrui. »

Les passions sont des leviers qui décuplent les forces de l’homme et l’aident à l’accomplissement des vues de la Providence ; mais si, au lieu de les diriger, l’homme se laisse diriger par elles, il tombe dans les excès, et la force même qui, dans sa main, pouvait faire le bien, retombe sur lui et l’écrase.

Toutes les passions ont leur principe dans un sentiment ou besoin de nature. Le principe des passions n’est donc point un mal, puisqu’il repose sur une des conditions providentielles de