Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/445

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pour échapper à ce qu’il croit une humiliation. Si une éducation morale l’avait élevé au-dessus des sots préjugés de l’orgueil, il ne serait jamais pris au dépourvu.

929. Il y a des gens qui, étant dénués de toutes ressources, alors même que l’abondance règne autour d’eux, n’ont que la mort en perspective ; quel parti doivent-ils prendre ? Doivent-ils se laisser mourir de faim ?

« On ne doit jamais avoir l’idée de se laisser mourir de faim ; on trouverait toujours moyen de se nourrir, si l’orgueil ne s’interposait entre le besoin et le travail. On dit souvent : Il n’y a point de sot métier ; ce n’est pas l’état qui déshonore ; on le dit pour les autres et non pour soi. »

930. Il est évident que sans les préjugés sociaux par lesquels on se laisse dominer, on trouverait toujours un travail quelconque qui pût aider à vivre, dût-on déroger de sa position ; mais parmi les gens qui n’ont point de préjugés, ou qui les mettent de côté, il en est qui sont dans l’impossibilité de subvenir à leurs besoins, par suite de maladies ou autres causes indépendantes de leur volonté.

« Dans une société organisée selon la loi du Christ, personne ne doit mourir de faim. »

Avec une organisation sociale sage et prévoyante, l’homme ne peut manquer du nécessaire que par sa faute ; mais ses fautes mêmes sont souvent le résultat du milieu où il se trouve placé. Lorsque l’homme pratiquera la loi de Dieu, il aura un ordre social fondé sur la justice et la solidarité, et lui-même aussi sera meilleur. (793).

931. Pourquoi, dans la société, les classes souffrantes sont-elles plus nombreuses que les classes heureuses ?

« Aucune n’est parfaitement heureuse, et ce que l’on croit le bonheur cache souvent de poignants chagrins ; la