Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/470

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leur tendent la main : c’est là leur occupation, et une jouissance quand ils réussissent. »

― Cela se conçoit de la part d’Esprits étrangers ou indifférents ; mais la vue des chagrins et des souffrances de ceux qu’ils ont aimés sur la terre ne trouble-t-elle pas leur bonheur ?

« S’ils ne voyaient pas ces souffrances, c’est qu’ils vous seraient étrangers après la mort ; or, la religion vous dit que les âmes vous voient ; mais ils considèrent vos afflictions à un autre point de vue ; ils savent que ces souffrances sont utiles à votre avancement, si vous les supportez avec résignation ; ils s’affligent donc plus du manque de courage qui vous retarde que des souffrances en elles-mêmes, qui ne sont que passagères. »

977. Les Esprits ne pouvant se cacher réciproquement leurs pensées, et tous les actes de la vie étant connus, il s’ensuivrait que le coupable est en présence perpétuelle de sa victime ?

« Cela ne peut être autrement, le bon sens le dit. »

― Cette divulgation de tous nos actes répréhensibles, et la présence perpétuelle de ceux qui en ont été les victimes sont-elles un châtiment pour le coupable ?

« Plus grand qu’on ne pense, mais seulement jusqu’à ce qu’il ait expié ses fautes, soit comme Esprit, soit comme homme dans de nouvelles existences corporelles. »

Lorsque nous sommes nous-mêmes dans le monde des Esprits, tout notre passé étant à découvert, le bien et le mal que nous aurons faits seront également connus. C’est en vain que celui qui a fait le mal voudra échapper à la vue de ses victimes : leur présence inévitable sera pour lui un châtiment et un remords incessant jusqu’à ce qu’il ait expié ses torts, tandis que l’homme de bien, au contraire, ne rencontrera partout que des regards amis et bienveillants.

Pour le méchant, il n’est pas de plus grand tourment sur terre