Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/490

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ces corps pourrait-il se reconstituer des mêmes éléments ? Il y a là une impossibilité matérielle. On ne peut donc rationnellement admettre la résurrection de la chair que comme une figure symbolisant le phénomène de la réincarnation, et alors rien qui choque la raison, rien qui soit en contradiction avec les données de la science.

Il est vrai que, selon le dogme, cette résurrection ne doit avoir lieu qu’à la fin des temps, tandis que, selon la doctrine spirite, elle a lieu tous les jours ; mais n’y a-t-il pas encore dans ce tableau du jugement dernier une grande et belle figure qui cache, sous le voile de l’allégorie, une de ces vérités immuables qui ne trouvera plus de sceptiques quand elle sera ramenée à sa véritable signification ? Qu’on veuille bien méditer la théorie spirite sur l’avenir des âmes et sur leur sort à la suite des différentes épreuves qu’elles doivent subir, et l’on verra qu’à l’exception de la simultanéité, le jugement qui condamne ou qui les absout n’est point une fiction, ainsi que le pensent les incrédules. Remarquons encore qu’elle est la conséquence naturelle de la pluralité des mondes, aujourd’hui parfaitement admise, tandis que, selon la doctrine du jugement dernier, la terre est censée le seul monde habité.

Paradis, enfer et purgatoire.

1012. Un lieu circonscrit dans l’univers est-il affecté aux peines et aux jouissances des Esprits, selon leurs mérites ?

« Nous avons déjà répondu à cette question. Les peines et les jouissances sont inhérentes au degré de perfection des Esprits ; chacun puise en soi-même le principe de son propre bonheur ou malheur ; et comme ils sont partout, aucun lieu circonscrit ni fermé n’est affecté à l’un plutôt qu’à l’autre. Quant aux Esprits incarnés, ils sont plus ou moins heureux ou malheureux, selon que le monde qu’ils habitent est plus ou moins avancé. »

― D’après cela, l’enfer et le paradis n’existeraient pas tels que l’homme se les représente ?