Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/494

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1018. Dans quel sens faut-il entendre ces paroles du Christ : Mon royaume n’est pas de ce monde ?

« Le Christ, en répondant ainsi, parlait dans un sens figuré. Il voulait dire qu’il ne règne que sur les cœurs purs et désintéressés. Il est partout où domine l’amour du bien ; mais les hommes avides des choses de ce monde et attachés aux biens de la terre, ne sont pas avec lui. »

1019. Le règne du bien pourra-t-il jamais avoir lieu sur la terre ?

« Le bien régnera sur la terre quand, parmi les Esprits qui viennent l’habiter, les bons l’emporteront sur les mauvais ; alors, ils y feront régner l’amour et la justice qui sont la source du bien et du bonheur. C’est par le progrès moral et par la pratique des lois de Dieu que l’homme attirera sur la terre les bons Esprits, et qu’il en éloignera les mauvais ; mais les mauvais ne la quitteront que lorsqu’il en aura banni l’orgueil et l’égoïsme.

« La transformation de l’humanité a été prédite, et vous touchez à ce moment que hâtent tous les hommes qui aident au progrès ; elle s’accomplira par l’incarnation des Esprits meilleurs qui constitueront sur la terre une nouvelle génération. Alors, les Esprits des méchants que la mort moissonne chaque jour, et tous ceux qui tentent d’arrêter la marche des choses en seront exclus, car ils seraient déplacés parmi les hommes de bien dont ils troubleraient la félicité. Ils iront dans des mondes nouveaux, moins avancés, remplir des missions pénibles où ils pourront travailler à leur propre avancement, en même temps qu’ils travailleront à l’avancement de leurs frères encore plus arriérés. Ne voyez-vous pas dans cette exclusion de la terre transformée la sublime figure du Paradis perdu, et dans l’homme venu sur la terre dans de semblables conditions, et portant en soi le germe de ses passions et