Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/497

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appelle à tous les adversaires de bonne foi, et je les adjure de dire s’ils se sont donné la peine d’étudier ce qu’ils critiquent ; car, en bonne logique, la critique n’a de valeur qu’autant que celui qui la fait connaît ce dont il parle. Se railler d’une chose qu’on ne connaît pas, qu’on n’a pas sondée avec le scalpel de l’observateur consciencieux, ce n’est pas critiquer, c’est faire preuve de légèreté et donner une pauvre idée de son propre jugement. Assurément, si nous eussions présenté cette philosophie comme étant l’œuvre d’un cerveau humain, elle eût rencontré moins de dédains, et aurait eu les honneurs de l’examen de ceux qui prétendent diriger l’opinion ; mais elle vient des Esprits ; quelle absurdité ! C’est à peine si elle mérite un de leurs regards ; on la juge sur le titre, comme le singe de la fable jugeait la noix sur l’écorce. Faites, si vous le voulez, abstraction de l’origine ; supposez que ce livre soit l’œuvre d’un homme, et dites en votre âme et conscience si, après l’avoir lu sérieusement, vous y trouvez matière à raillerie.


II

Le spiritisme est l’antagoniste le plus redoutable du matérialisme ; il n’est donc pas étonnant qu’il ait les matérialistes pour adversaires ; mais comme le matérialisme est une doctrine que l’on ose à peine avouer (preuve que ceux qui la professent ne se croient pas bien forts, et qu’ils sont dominés par leur conscience), ils se couvrent du manteau de la raison et de la science ; et, chose bizarre, les plus sceptiques parlent même au nom de la religion qu’ils ne connaissent et ne comprennent pas mieux que le spiritisme. Leur point de mire est surtout le merveilleux