Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/73

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des variétés ; or, pour qu’il y ait eu croisement de races, il fallait qu’il y eût des races distinctes, et comment expliquer leur existence en leur donnant une souche commune et surtout aussi rapprochée ? Comment admettre qu’en quelques siècles certains descendants de Noé se soient transformés au point de produire la race éthiopique, par exemple ; une telle métamorphose n’est pas plus admissible que l’hypothèse d’une souche commune entre le loup et la brebis, l’éléphant et le puceron, l’oiseau et le poisson. Encore une fois, rien ne saurait prévaloir contre l’évidence des faits. Tout s’explique, au contraire, en admettant l’existence de l’homme avant l’époque qui lui est vulgairement assignée ; la diversité des souches ; Adam qui vivait il y a 6.000 ans, comme ayant peuplé une contrée encore inhabitée ; le déluge de Noé comme une catastrophe partielle confondue avec le cataclysme géologique ; en tenant compte enfin de la forme allégorique particulière au style oriental, et que l’on retrouve dans les livres sacrés de tous les peuples. C’est pourquoi il est prudent de ne pas s’inscrire trop légèrement en faux contre les doctrines qui peuvent tôt ou tard, comme tant d’autres, donner un démenti à ceux qui les combattent. Les idées religieuses, loin de perdre, grandissent en marchant avec la science ; c’est le seul moyen de ne pas montrer au scepticisme un côté vulnérable.