Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/82

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« Mon Dieu, c’est son œuvre, absolument comme un homme qui fait une machine ; cette machine est l’œuvre de l’homme et non pas lui. Tu sais que quand l’homme fait une chose belle, utile, il l’appelle son enfant, sa création. Eh bien ! Il en est de même de Dieu : nous sommes ses enfants, puisque nous sommes son œuvre. »

78. Les Esprits ont-ils eu un commencement, ou bien sont-ils comme Dieu, de toute éternité ?

« Si les Esprits n’avaient point eu de commencement, ils seraient égaux à Dieu, tandis qu’ils sont sa création et soumis à sa volonté. Dieu est de toute éternité, cela est incontestable ; mais savoir quand et comment il nous a créés, nous n’en savons rien. Tu peux dire que nous sommes sans commencement, si tu entends par là que Dieu étant éternel, il a dû créer sans relâche ; mais quand et comment chacun de nous a été fait, je te dis encore, nul ne le sait : c’est là qu’est le mystère. »

79. Puisqu’il y a deux éléments généraux dans l’univers : l’élément intelligent et l’élément matériel, pourrait-on dire que les Esprits sont formés de l’élément intelligent, comme les corps inertes sont formés de l’élément matériel ?

« C’est évident ; les Esprits sont l’individualisation du principe intelligent, comme les corps sont l’individualisation du principe matériel ; c’est l’époque et le mode de cette formation qui sont inconnus. »

80. La création des Esprits est-elle permanente, ou bien n’a-t-elle eu lieu qu’à l’origine des temps ?

« Elle est permanente, c’est-à-dire que Dieu n’a jamais cessé de créer. »

81. Les Esprits se forment-ils spontanément, ou bien procèdent-ils les uns des autres ?

« Dieu les crée, comme toutes les autres créatures, par