dant l’été avait duré fort peu. Vers l’automne, son état empira. Ce n’est pas de cet être faible, qui ne pouvait plus prendre part à rien et pour lequel Aurore déployait désormais des soins vraiment maternels, qu’elle pouvait attendre des conseils et un soutien. Deschartres, qui pendant toute l’enfance d’Aurore l’avait persécutée, s’inclinait maintenant aveuglément devant son esprit, ses capacités, son caractère et lui laissait une liberté entière. Il serait donc difficile de dire quelle direction eussent pris les pensées et le caractère de la jeune fille si sa grand’mère avait vécu plus longtemps, si Aurore avait pu jouir davantage de cette liberté illimitée et si elle avait pu réaliser le désir qui ne l’avait pas quittée de rentrer au couvent, afin d’y terminer ses études et de vivre dans la société de nombreuses compagnes et d’institutrices aimées et aimables. La mort de sa grand’mère vint tout bouleverser.