Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T2.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Veuillez bien agréer, Madame, l’assurance de mon respectueux et sincère dévouement.

« F. Liszt. »

Il donna également à cet égard une preuve de sa bonhomie, en retournant avec plaisir en avril 1835 chez George Sand, et en lui amenant même dans son petit logement du cinquième son souffreteux ami Lamennais.

Bientôt après George Sand, certainement initiée au secret de l’amour romanesque de Liszt, fit la connaissance de la comtesse d’Agoult. George Sand, semble-t-il, avait été attirée par le désir de voir de près une femme qui avait agi comme les héroïnes de ses romans, et Marie d’Agoult, de son côté, voulait connaître celle qui les avait écrits.

La « Péri à robe bleue », si elle ne descendit pas du ciel[1], daigna du moins de ses petits pieds aristocratiques, grimper jusqu’au galetas poétique où régnaient bruyamment et sans façon aucune : Michel, Guéroult, Arago et plusieurs autres amis de l’auteur d’André, lequel venait de paraître, amis qui, berrichons ou parisiens, étaient loin d’être des aristocrates. Il semble que les deux femmes ont fait connaissance un peu avant cette première visite de la comtesse d’Agoult chez George Sand, mais on ne peut en préciser ni le temps ni le lieu. M. Rocheblave dans son étude fort intéressante sur cette « amitié romanesque[2] », dit que ces dames se virent pour la première fois au

  1. Expression de George Sand, que l’on trouve dans la septième Lettre d’un voyageur, adressée à Liszt. Nous avons déjà reproduit ce passage de cette lettre dans laquelle George Sand parle de tous ceux qui, pendant le procès d’avril, ont visité son modeste logement quai Malaquais.
  2. « Une Amitié romanesque ; George Sand et Mme d’Agoult, » par M. Rocheblave (Revue de Paris, 15 décembre 1894).