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commencement de leurs relations[1] et qui témoignent combien elle fut portée à encourager les premiers essais de ce jeune talent en herbe, on est très étonné de trouver dans ses autres lettres adressées à des tiers, des expressions assez peu bienveillantes, allant même jusqu’au mépris, chaque fois, qu’il est question de Pelletan. Bien plus étrange encore est le fait suivant que nous ne nous croyons pas en droit de commenter ni de rattacher à quoi que ce soit. Un jour Pelletan écrivit à un ami, un certain Alfred Michiels[2], une lettre dans laquelle il semble qu’il se plaignait de George Sand. Comment et pour quel motif George Sand devina-t-elle ce que contenait la lettre, c’est ce que l’on ne peut savoir ; toujours est-il qu’elle décacheta la missive et ajouta quelques mots adressés à M. Michiels, et dont le sens est : je fais une chose absolument extravagante ; je décachette cette lettre ; mais j’étais sûre d’y trouver ce que j’y trouve et je tiens à vous en donner l’explication ; Pelletan a tort complètement, car voici ce qu’il a fait, jugez-en vous-même.

Il nous est impossible de faire connaître à nos lecteurs comment se terminèrent les relations de George Sand avec Pelletan. Une caricature du jeune Maurice Sand indique que plus tard Pelletan, lors d’une rencontre dans la rue avec son ex-élève, prétendit même ne pas le reconnaître. Tout ce que nous savons, c’est que Pelletan ne resta pas longtemps à Nohant ; avant la fin de l’été il se démit de ses fonctions de précepteur auprès du jeune Maurice. L’écho de ses relations avec le grand écrivain

  1. Correspondance, t. I, p. 351. Lettre du 28 février 1836, datée de Bourges.
  2. On trouve dans le livre de Michiels, intitulé : « Le Monde du comique et du rire » (Paris, 1886), quelques lignes sur George Sand, assez insignifiantes du reste.