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princesse Mirabella vous paraît avoir manqué de goût. Était-ce en me choisissant ? Peut-être, mais n’importe. Crétin[1] a toujours été fort accommodant sur certains points. C’est lundi en huit que nous sommes convenus. J’irai chez Mme Marliani demain, il ne sera jamais question de mon illustre et épileptique ami entre elle et moi, je vous le promets. Mardi au plus tard, je viendrai frapper à votre porte. Bien à vous. — F. Liszt.

« Au risque de vous paraître insupportable, je ne puis pourtant pas vous faire grâce de deux cents mots en réponse à vos deux. À mardi donc. »

Enfin, la rupture définitive eut lieu en 1839. Il est vrai qu’en 1840, encore, les deux ex-amies se rencontrèrent et assistèrent même ensemble à la première représentation du drame de George Sand Cosima, nommé ainsi en l’honneur de la seconde fille de Liszt et de la comtesse, Cosima, qui fut d’abord mariée à Hans von Bulow et qui est maintenant Mme Richard Wagner. Plusieurs années plus tard, les deux romancières échangèrent encore des lettres. George Sand en écrivit une de condoléance à Mme d’Agoult qui venait de perdre sa fille, Mme Blandine Ollivier, et Mme d’Agoult envoya une lettre de félicitations à George Sand à l’occasion du mariage de Maurice Sand. Quelque temps avant cela la comtesse avait dédié son roman de Julien à George Sand, sans toutefois la nommer dans la dédicace. Elle parle encore longuement de son amie, comme on le sait, dans son Histoire de la Révolution de 1848. Leurs relations personnelles ne se renouvelèrent toutefois plus ; elles se rencontrèrent souvent plus tard

  1. « Crétin » ou « Crétin-Fellow » était le sobriquet donné à Liszt par George Sand.