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toujours éveillé de secourir tous ceux de ses amis, de ses connaissances ou même des étrangers qui avaient besoin d’aide et de protection, que George Sand manifesta toute sa vie. Par ce morceau, si l’on ne compte pas celui sur Obermann, s’ouvre la série sans fin d’articles, de notes, de notices et de préfaces sortis de la plume de George Sand. Pendant toute sa carrière, elle ne refusa jamais ses services lorsqu’il fallait faire connaître une œuvre peu connue — comme Obermann, un talent mal apprécié, — comme le poète George Maurice de Guérin[1], mort prématurément, ou pour recommander simplement au public un nouvel auteur ou un nouvel artiste, un livre ou un tableau nouvellement parus.

Le second fragment, publié dans le Monde sous le titre : Une visite aux Catacombes, nous arrête par sa profonde tristesse et la résignation désolée qui y règne. L’auteur y raconte sa visite aux Catacombes et ses mélancoliques impressions au bord d’une source souterraine encaissée dans son cadre de granit et dont le sombre miroir, privé de tout rayon de lumière, ne reflète rien. Ce triste spectacle fait naître dans l’âme du voyageur des réflexions philosophiques et de sublimes pensées sur la vie et la mort.

« Vie et mort, indissoluble fraternité, union sublime, pourquoi représenteriez-vous pour l’homme le désir et l’effroi, la jouissance et l’horreur ? Loi divine, mystère ineffable, quand même tu ne te révélerais que par l’auguste et merveilleux spectacle de la matière assoupie et de la matière renaissante, tu serais encore Dieu, esprit, lumière et bienfait ! »…

  1. Cet article de George Sand parut dans la Revue des Deux-Mondes de 1840, puis fut réimprimé dans l’édition actuelle du volume : Autour de la Table.