janvier. Depuis le procès monstre de 1835, George Sand n’appelait jamais Emmanuel Arago que son frère, comme lui aussi l’appelait sa sœur. Quant à Heine, il la nommait toujours de visu, comme dans ses lettres, sa chère cousine. Il avait même inscrit : « À ma jolie et grande cousine Georges (sic) Sand, comme témoignage d’admiration. Henry Heine » sur le volume des Reisebilder qu’il lui offrit, et elle le lui rendait en l’appelant son cousin. (Il est à croire que c’était Heine qui avait été l’auteur de ce titre de parenté et que cela avait trait à leur commune descendance d’Apollon, tout comme ses mots si émus dans ces mêmes Lettres à Lewald, sur sa provenance commune de la même patrie — « le pays des rêves » — avec Chopin, Mozart et Raphaël.)
Voici, par exemple, une lettre inédite de Heine à George Sand qui se rapporte à 1839-42, époque où Mme Sand habitait la rue Pigalle et dont nous devons la communication à l’amabilité du possesseur de l’autographe, M. le vicomte de Spoelberch :
- Ma chère cousine,
Je vous envoie le numéro de la Revue que vous demandez ; en même temps, je vous rends aussi votre roman qui vous ressemble beaucoup : il est beau.
Un tas de tracasseries m’a empêché de venir vous voir ; peut-être je viens aujourd’hui.
Mon cœur embrasse le vôtre.
- Mercredi matin.
Madame Sand de son côté lui écrit, et justement à propos des Reisebilder.
(Le papier porte en tête les lettres G. S.)
Cher cousin, vous m’avez promis la traduction de quelques lignes de vous sur Potzdam (sic) ou sur Sans-Souci. Voici le moment où j’en ai besoin. Permettez-moi de les citer textuellement en vous