Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soumis à un très grand médecin son histoire, l’énumération de tous ses symptômes, et des remèdes prescrits par le docteur Pagello et ses collègues italiens ; il nous dit — ce qui du reste est connu même des non-spécialistes, mais d’un très grand nombre de personnes qui se donnent la peine de lire un peu — qu’à une personne ayant précédemment absorbé beaucoup d’alcool, il suffisait parfois d’une bronchite avec une température de quelque trente-huit degrés, — sans parler déjà d’une maladie telle que le typhus ou quelque congestion plus ou moins sérieuse, — pour avoir immédiatement un violent accès de delirium tremens. Il nous semble qu’après s’être aussi complètement servi de notre travail, l’auteur en question aurait au moins pu en tirer la conclusion que nous n’aimions pas avancer des faits sans les avoir préalablement vérifiés.

Un auteur anglais a suivi l’exemple de son confrère français, tant pour le soin avec lequel il nous a suivi dans notre étude que pour nous imputer comme un crime de lèse-délicatesse ce même fait.

Tous ces amis de notre travail, ainsi que quelques autres, plus aimables et plus corrects, ne semblent nous considérer que comme un bon manœuvre leur apportant des briques, afin qu’ils puissent — architectes émérites — construire leur bel édifice : une biographie digne de George Sand. Eh bien, nous acceptons avec modestie et reconnaissance ce rôle, car les briques que nous apportons sont bonnes ; on peut en toute confiance les employer à élever un monument solide et qui ne croulera pas. Ce fut là notre but et notre espérance.


Feci quod potui, faciant meliora potentes.