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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/383

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le moyen de faire en deux mots votre portrait plus ressemblant et lus charmant que ceux de Charpentier et de Calamatta. « C’est, dit-elle, une bonne femme de génie. » Le mot n’est-il pas aussi heureux que vrai ? Je suis sûr que le bon Chopin et tous vos amis acceptent cette définition…

Entre les deux parties du roman, George Sand publia l’article sur Jean Ziska, que nous avons déjà mentionné plusieurs fois, et après la Comtesse de Rudolstadt, un article sur Procope le Grand.

En y racontant, pour l’édification du lecteur point versé dans l’histoire de la Bohême et de ses sectes, les guerres hussites, l’auteur y fait ressortir le rôle des « propagateurs de l’idéal chrétien », échu au moyen âge aux compagnons intrépides du redoutable Aveugle et de l’impitoyable Procope, qui croyaient être appelés à faire descendre sur terre, par des temps du zèle et de la fureur, la liberté, l’égalité et la fraternité.

C’est ainsi que dans l’article sur Procope (dont l’épigraphe, tirée d’une lettre du pape Martin V au roi de Pologne, est ainsi conçue : Ils troublent et confondent tous les droits humains en disant qu’il ne faut point obéir aux rois, que tous les biens doivent être communs et que tous les nommes sont égaux), Mme Sand parle elle-même en ces termes :

On lit peu aujourd’hui l’histoire des sectes qui ont précédé la Réforme de Luther. Nous croyons pourtant cette étude fort curieuse, fort utile et intimement liée à la solution des problèmes qui agitent les peuples d’aujourd’hui. Nous nous promettons de l’approfondir et de la développer ailleurs. L’esquisse rapide que nous allons tracer ne doit être considérée que comme un fragment d’une œuvre plus complète.

Après avoir raconté en abrégé l’histoire de Procope, d’après un ouvrage qu’elle trouve « pénible pour la lecture et un peu pâle comme opinions et sentiment », défaut auquel elle « n’avait pas craint de remédier selon son inspiration et selon sa conscience » (ce qui s’accorde assez peu avec les exigences de la science historique), George Sand termine l’article par des ré-