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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/485

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chesse de Caylus, lui servit de modèle. Nous avons déjà raconté dans le chapitre xi du deuxième volume de cet ouvrage comment George Sand fit, en 1836, la connaissance de cette dame, d’abord par l’intermédiaire de Mme d’Agoult, puis parce que Mme de Rochemur s’installa dans ce même appartement situé au rez-de-chaussée du quai Malaquais, qui, en 1835, servit de cabinet de travail à George Sand : elle y pénétra par le jardin envahi d’herbes folles et s’en empara par droit du primo occupanti, les portes et les fenêtres étant alors enlevées et la demeure réduite à l’état de « maison déserte[1] ».

Le roman d’Isidora porte en tête, en guise de dédicace, la mystérieuse notice que voici :

À Paris, 1845. — C’était une très belle personne, extraordinairement intelligente et qui vint plusieurs fois « verser son cœur à mes pieds », disait-elle. Je vis parfaitement qu’elle posait devant moi et ne pensait pas un mot de ce qu’elle disait la plupart du temps. Elle eût pu être ce qu’elle n’était pas. Aussi n’est-ce pas elle que j’ai dépeinte dans Isidora.

Il est difficile de dire à qui font allusion ces lignes mystérieuses. Nous sommes très porté à reconnaître dans beaucoup d’épanchements d’Isidora l’écho des confessions faites à George Sand par Mme Hortense Allart.

Le roman nous intéresse surtout par le reflet de l’état d’âme et des réflexions tirées par l’auteur de sa propre expérience à cette époque de sa vie, telles les pensées d’Isidora sur l’art de vieillir et les comparaisons qu’elle fait entre elle et la jeune… Agathe.

Une autre œuvre datant de cette même année : Les Mères de famille dans le grand monde, porte également ce caractère personnel, nous dirions trop personnel. Cet écrit n’a aucun rapport ni avec Solange, ni avec Mme Sand : il se rapporte à Chopin.

Nous avons cité plus haut une page des Souvenirs d’Ed. Gre-

  1. Cf. a) George Sand, sa vie et ses œuvres, t. Il, ch. xi, p. 249-250. b) Histoire de ma vie, IVe partie, t. III, chap. 111, p. 271, et t. IV, p. 354-355.