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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/489

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bout de sa queue. Un soir qu’il s’adonnait à cette occupation, George Sand dit à Chopin : « Si j’avais votre talent, je composerais un morceau de musique pour ce chien. » Chopin se mit immédiatement au piano et improvisa l’adorable valse en ré dièze majeur (op. 64), qui reçut le surnom de la Valse au petit chien[1]. Cette histoire était bien connue des amis et des élèves du maître, mais parfois on la raconte un peu autrement. D’après l’une des versions, Chopin aurait improvisé cette valse pendant que le petit chien jouait avec une pelote de laine, quoique cette variante ne fasse vraiment rien à l’affaire…[2].

Ces lignes nous sont d’autant plus précieuses que Niecks, qui considère George Sand comme « peu musicienne » et lui témoigne peu de sympathie, donne ici la preuve de l’action bienfaisante qu’ont exercée l’une sur l’autre ces deux natures artistes.

D’autre part, nous avons déjà noté combien Consuelo reflète les idées de Chopin sur la musique nationale. Nous avons aussi donné les pages de George Sand sur la musique à programme et l’harmonie imitative dans les Impressions et Souvenirs, à l’occasion de la soirée qui réunit, rue Pigalle, Chopin, Mickiewicz et Delacroix. Ces pages furent certainement écrites sous l’influence directe des doctrines que Chopin, généralement très avare de paroles, se mettait parfois à professer.

Enfin nous avons cité[3] la note de l’Histoire de ma vie (toujours à propos de cette même « harmonie imitative ») : « J’ai donné dans Consuelo une définition de cette distinction musicale qui l’a pleinement satisfait, et qui, par conséquent, doit être claire…[4]. »

    des oiseaux, tantôt de petits animaux sauvages, avait la passion des chiens, et on lui en donnait de tous les côtés. Entre 1838 et 1848, elle avait auprès d’elle à Nohant et à Paris les petits chiens des noms de : Coco, Marquis et Pistolet et les grands chiens Simon, Jacques et Pyram. Nous aurons le plaisir de les rencontrer presque tous dans une de ses œuvres ultérieures. Il en est aussi constamment question dans les lettres de Chopin à sa famille et dans celles de Mme Viardot à Mme Sand.

  1. Elle est dédiée à la comtesse Potocka.
  2. Fr. Niecks, Chopin, t. II, p. 154-155.
  3. V. plus haut. p. 88.
  4. Histoire de ma vie, t. IV, p. 440.