Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/111

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En décrivant l’animation avec laquelle on débattait, dans les groupes populaires, la question sociale et en se réjouissant de cet éveil général pour les intérêts publics, George Sand se laisse encore aller à son optimisme habituel, qui s’explique cette fois encore par la fête du 20 avril, toute récente. Mais le ton de la première page de ce morceau est la note dominante, on y entend la conscience réveillée d’une faute politique commise par les socialistes intransigeants, ses propres amis, à elle, la constatation du fait que leurs affaires ne sont pas brillantes ; en un mot le ton est le même que celui de ses lettres imprimées du 17 et du 19 avril et de toutes ses lettres inédites.

Une seule journée encore, le 28 avril, jour des élections parisiennes, arracha à la plume de George Sand des lignes presque aussi enthousiastes que la journée du 20 avril. Dans sa lettre inédite à Maurice, elle peint avec une verve extraordinaire, une excitation nerveuse entraînante, l’attente du résultat des votes, la nuit du 28, et dans son article Devant l’Hôtel de Ville elle transcrit les discussions et les débats entendus dans les masses populaires, attendant ce résultat des votes. Toutes ses lettres ultérieures et tous ses autres articles de cette année ne sont dictés tantôt que par le désir de prévenir le peuple (et en particulier les habitants des campagnes) de ne pas croire aux épouvantails inventés par la bourgeoisie, de ne pas perdre la cause de la liberté par crainte du « fantôme du communisme », de ne pas séparer ses intérêts de ceux du prolétariat des villes. Et tantôt par le désir de prévenir la bourgeoisie de ne pas exaspérer le peuple par des mesures rétrogrades ou hypocrites, de ne pas le pousser à la guerre civile. Ou encore par celui de défendre ses amis politiques et elle-même contre la réaction de plus en plus triomphante, de se disculper de certains mensonges et de certaines calomnies répandus sur elle qui pouvaient tous amener des suites fort tristes pour Mme Sand, un procès, la prison, ou même la déportation.

La Cause du Peuple ayant cessé d’exister, George Sand donna tous ses articles, à commencer par la description de l’attente Devant l’Hôtel de Ville, à la Vraie République, journal de Théo-