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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/254

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qu’Elle vous prie de remettre vous-même à votre protégé. Quel dommage que la cassette ne se soit pas trouvée dans un état plus brillant ! Je crois bien que le père Quiquisolles n’aurait plus rien à regretter de son navire.

Permettez-moi maintenant, chère madame, si cela n’est pas trop indiscret de ma part, de vous soumettre une prière. Je désirerais vivement que vous eussiez l’extrême bonté de m’envoyer un mot de remerciement pour l’impératrice, bien entendu. Quant à moi, Je me trouve remercié d’avance mille et mille fois, par ce précieux témoignage de votre confiance dont je vous suis on ne peut plus reconnaissant.

Comme vous le savez sans doute, chère madame, le bruit a couru dernièrement que vous étiez malade. On s’inquiétait. Mais en vous lisant, on a vu que vous vous portez à merveille, et tout le monde est enchanté.

Adieu, chère madame ; avec l’expression renouvelée de la gratitude la mieux sentie, daignez agréer l’hommage de mon respectueux dévouement.

Damas Hinard.

Que dites-vous d’une souscription que vous ouvririez à Marseille dans l’intérêt du père Quiquisolles ? Il me semble qu’un appel signé George Sand serait entendu des richards les plus égoïstes[1] !

Lorsqu’en 1870 parut le roman de Malgrétout, certaines personnes crurent reconnaître dans l’aventurière qui y est dépeinte le portrait de l’impératrice[2]. Napoléon III et sa femme en furent très douloureusement peinés, comme on le voit par les lignes que Flaubert adressa à Mme Sand le 17 mars 1870 :


17 mars 1870.
Chère maître,

J’ai reçu hier au soir un télégramme de Mme Cornu portant ces mots : « Venez chez moi, affaire pressée. » Je me suis donc transporté chez elle aujourd’hui, et voici l’histoire.

L’impératrice prétend que vous avez fait à sa personne des allusions

  1. Cette lettre est adressée : Madame, Madame George Sand, chez M. Charles Poncy, à Toulon (Var).
  2. Cette opinion fit le tour de la presse européenne et y a si bien pris racine que tout dernièrement encore le London Telegraph en parlait comme d’un fait avéré.