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Jules Boucoiran qui devait être le parrain du fils de son ancien élève :

Nohant, 10 avril 1864

Nous mangeons les bonbons. C’est moi qui les donnerai quand viendra le baptême. M. Guy a craint de se compromettre et il n’a pas répondu. Je ne crois pas qu’Athanase Coquerel[1] puisse marier et baptiser maintenant. Il m’a dit : « Je ne suis plus pasteur. » Mais nous irons à M. Peschoux à Paris, ou mes enfants iront à Nîmes en allant chez M. Dudevant… Je serai toujours votre commère. Je dérange sans la détruire ou plutôt je rarrange mon existence de Nohant. J’y dépense trop et je me fais vieille. Il faut trop de travail pour maintenir une si large installation. Je loue un petit pied-à-terre, tout cela plus économique que mon appartement et mes quatre étages de la rue Racine. Je passe ainsi une partie de l’année à Paris, plus à portée des affaires de théâtre qui demandent une surveillance, et l’autre partie à Nohant avec mes enfants, mais avec moins de visites, de dépense et de personnel. Je garde les plus vieux domestiques, Marie et Sylvain entre autres. Mais mon jardinier me demande trop cher pour rester…

Nous savons que, rentrée à Nohant, Mme Sand alla passer quelques jours à Gargilesse d’où elle adressa sa Nouvelle lettre d’un voyageur datée du 24 avril, à Manceau, qui était reparti pour Paris. Puis elle se mit à faire les préparatifs de départ pour Palaiseau, et dans sa lettre à Charles Poncy, tout en lui donnant sa nouvelle adresse à Paris, elle dit carrément que sa vraie résidence sera Palaiseau.

À monsieur Charles Poncy.
Nohant, 4 mai 1864.

Cher enfant, c’est à Paris que nous nous verrons. Il faut que j’y sois à la fin de ce mois ou au commencement de l’autre, et qu’auparavant j’aille à Gargilesse, car je suis, nous sommes tous à la veille d’un décampement. Nous voulons nous rapprocher et nous éloigner de Paris, c’est-à-dire y être un peu installés, tout auprès, sur un chemin de fer, pour y faire nos affaires sans y demeurer. Maurice et sa femme doivent aller d’abord à Nérac et je ne crois pas que nous soyons de retour à Nohant avant l’automne.

  1. Auteur du livre les Forçats pour la foi.