Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/552

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tuose, elle savait jouer sur les cordes les plus tendres du cœur enfantin, les faisant toujours vibrer le plus harmonieusement possible.

Les deux autres articles sont consacrés à l’analyse de la « méthode lafforienne », créée et publiée dès 1826 par M. de Bourrousse de Laffore, ainsi que de la méthode employée par George Sand elle-même pour faire apprendre à lire et à écrire à ses élèves.

La lettre à Charles Edmond sur la ponctuation (le numéro VI des Impressions et souvenirs) se rattache à ces deux articles et présente aussi une série de pensées très intéressantes sur l’enseignement de la langue et de la grammaire.

Les contes de George Sand ont aussi une signification, surtout pédagogique ; ils ne se distinguent pas tant par leurs qualités poétiques que par la moralité qu’ils renferment : ils tendent, avant tout, par des allégories et des symboles transparents, à inculquer aux enfants les mêmes principes et à diriger leur activité psychique vers les trois mêmes buts : l’amour pour le travail, le désir d’apprendre et l’amour du prochain, George Sand conseillait de les développer chez tout élève, avant de lui enseigner à Ih-e.

Au risque d’être taxé d’hérétique littéraire, nous déclarons que ces contes manquent de vraie poésie, surtout si on les compare aux contes d’Andersen ou aux contes des écrivains allemands et slaves. La plupart d’entre eux sont en outre peu faits pour être compris des enfants ou leur faire plaisir. Notre critique s’adresse surtout au plus long de ces contes : le Château de Pictordu. Au fond c’est là simplement un petit roman, peignant, sous une forme fantastique, le réveil et l’éclosion d’un talent inné, ce thème ne convient pas à un conte d’enfants. George Sand l’avait déjà plusieurs fois traité : dans la Fille d’Albano, Carl, Consuelo, etc., etc. Le Château de Pictordu contient un très intéressant et très remarquable caractère, celui du père, un peintre à la mode peignotant de petits portraits bien léchés ; et à côté de ce père grandit et se développe le talent prime-sautier et original de sa fille, une fillette rêveuse, maladive, mais poursuivant âprement la vérité dans l’art, aspirant à y atteindre la perfection, y cherchant son propre chemin et finissant par arriver à la célébrité.