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CONTES ET NOUVELLES.

» — Maintenant, dit André à Rose, retourne chez nous, voilà le jour tombé tout à fait ; il faut que je me cache dans les roches.

» — J’ai peur ce soir, dit Rose ; tu devrais rentrer avec moi ; nous avons encore de l’argent, tu te reposerais cette nuit.

» — Impossible, ma bonne Rose ; on compte sur moi ; vois-tu, la mer est basse, il faut que je prenne ma route par-dessous la falaise. Adieu.

» Rose essaya encore de le retenir, mais ce fut en vain. Il lui donna un baiser sur le front et descendit, non sur le chemin de Trouville ni sur celui de Vierville, mais à travers les champs et par-dessus les haies.

» Pour Rose, elle le suivit des yeux aussi longtemps qu’elle le put ; puis elle se mit à genoux et adressa à la Vierge de la niche une fervente prière ; après quoi, elle retourna lentement chez elle, où, grâce à la fatigue de la promenade, elle ne tarda pas à s’endormir, en répétant sa prière à la Vierge :

» — Sainte Marie, mère de Dieu, disait-elle, veillez sur lui ; sainte Marie, ayez pitié de moi ; je ne sais ce qui va lui arriver, mais il va lui ar-