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POUR NE PAS ÊTRE TREIZE.

sur divers sujets ; puis je lui demandai s’il pouvait me dire la vérité sur certaines choses que l’on m’avait racontées de la famille Gautherot.

— Là-dessus, monsieur, me dit-il, on a fait bien des récits sur eux, il y a cinq ou six mois, et je pourrais me tromper si j’essayais de vous les conter aujourd’hui.

— Mais enfin, dis-je, n’est-il pas arrivé un malheur à leur fille ?

— Ah ! mademoiselle Fanny ? Il lui est arrivé plusieurs malheurs, à ce qu’on disait, car je ne vous garantis rien ; le dernier est d’être tombée dans le lac, d’où elle a été retirée, plus d’à moitié morte, par un voyageur. Quelques personnes disaient qu’elle s’y était jetée volontairement ; mais que ne dit-on pas ? Du reste, si monsieur est curieux d’en savoir davantage, il n’a qu’à demander, à Genève, mademoiselle Élisabeth, domestique chez M. Phélippaux, qui était, à cette époque, au service de la famille Gautherot.

Je t’envoie bien vite ceci ; je te dirai dans une seconde lettre ce que je saurai par mademoiselle Élisabeth.