Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/108

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I04 POÈMES ET POÉSIES AU NIL Fils des antiques montagnes Africaines de la Lune! Torrent de la pyramide et du Crocodile ! Nous t’appelons fertiliseur, juste au moment où Un désert remplit l’horizon intime de notre vision, Nourricier de nations basanées depuis l’origine du monde. Es-tu si généreux ? ou leurres-tu Ces hommes pour qu’ils t’honorent, toi qui, entraîné avec peine, Les repose pendant l’espace situé entre le Caire et Decan? Oh ! puissent ces imaginations noires se tromper! Elles se trompent sûrement ; C’est l’ignorance qui fait une étendue stérile De tout ce qui est au delà d’elle. Tu arroses De verts roseaux, comme nos rivières; et tu goûtes Le plaisant lever du soleil. Do vertes îles tu as aussi, Et vers la mer tu te hâtes aussi joyeusement.

                                         Février 1818