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Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/152

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Ode sur une urne grecque


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Ô toi ! fiancée encore inviolée de la quiétude,
Ô toi ! nourrisson du silence et des lentes heures,
Rhapsode sylvestre, qui peux chanter
Un conte fleuri plus harmonieux que nos vers :
Quelle légende enveloppe tes contours d’une frange
feuillagée ?
Est-elle de divinités ou de mortels, ou des deux,
Dans la vallée de Tempé ou les gorges d’Arcadie ?
Quels dieux ou quels hommes sont là ? Quelles vierges
résistent ?
Quelle folle poursuite ? Quelle lutte pour échapper ?
Quelles flûtes sont là ? Quels tambourins ? Quelle sauvage extase ?