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LA BELLE DAME SANS MERCY [1]




Ah ! qui peut te faire souffrir, être infortuné,
Errant pâle et solitaire !
Les joncs sont desséches au bord du lac,
Aucun oiseau n’y chante.

Ah ! qui peut te faire souffrir, être infortuné,
Si farouche et si malheureux ?
Le grenier de l’écureuil est rempli,
Et la moisson est rentrée.

Je vois un lis sur ton front
Avec la moiteur de l’agonie et la buée de la fièvre ;
Et sur la joue une rose qui se flétrit
Et se fane de même rapidement.

  1. D’après Alain Chartier.