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poésies diverses


II



Qui ne t’a pas vue souvent parmi tes récoltes ?
Parfois qui cherche au dehors peut te trouver
Assise nonchalamment sur le plancher d’un grenier,
Les cheveux mollement soulevés par le souffle du van ;
Ou sur un sillon à moitié moissonné profondément assoupie,
Engourdie par l’exhalaison des pavots, tandis que ta faucille,
Épargne l’andain le plus proche et, toutes ses fleurs entrelacées :
Et parfois, comme une glaneuse tu restes
La tête chargée, bien droite, en franchissant un ruisseau ;
Ou près d’un pressoir à cidre, d’un patient regard
Tu surveilles les dernières cuvées, heure par heure.

III



Où sont les chants du printemps ? Hélas, où sont-ils ?
N’y pense plus, tu as ton harmonie aussi —
Pendant que les nuages striés teintent le déclin graduel du jour
Et colorant d’une nuance rose le chaume des plaines ;