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Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/202

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198 POÈMES ET POÉSIES

   
Les artifices des vents puissants qui soufflent
Çà et là toutes les pensées changeantes
Des mortels ; quoique aucune grande raison directrice n’éclaire
Les noirs mystères des âmes humaines
D’une conception nette : pourtant toujours se dévoile
Une vaste idée devant moi, et j’en déduis
Ma liberté ; c’est de là aussi que j’ai aperçu
La fin et le but de la Poésie. C’est évident
Comme la chose la plus vraie, comme l'année
Est composée de quatre saisons — manifeste
Comme une large croix, comme le clocher de quelque vieille cathédrale,
Qui s’élève vers la blancheur des nuages. Dussé-je onc
N’être que la quintessence de la laideur,
Un lâche, dussent mes yeux se fermer
Lorsque j’exprime bien haut ce que j’ai osé penser !
Ah ! que plutôt je sois un fou se précipitant
Dans quelque gouffre ! que le brûlant soleil
Fonde mes ailes de Dédale et me fasse tomber
Convulsé et la tête la première ! Arrête ! un intime remords
De conscience m’ordonne plus de calme pendant un instant.
Un océan obscur, parsemé de nombreuses îles,
S’étend majestueux devant moi. Combien de labeur !
Combien de jours ! Quel tumulte désespéré !
Avant que j’aie pu explorer son immensité.
Ah ! quelle tâche ! les genoux infléchis