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Page:Keats - Poésies, 1923, trad. Clermont-Tonnerre.djvu/211

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râce,
Quand ma faible voix murmurera sa prière dernière,
Si je déplace une de ses douces boucles,
Si je regarde avec une passion brutale son visage,
Bonne Angèle, croyez-moi, par ces larmes,
Ou bien je vais dans l’espace d’un moment
Éveiller, d’un horrible cri, les oreilles de mes ennemis,
Et les défier, eussent-ils plus de crocs que des loups et des ours. »


XVIII

— Ah ! pourquoi veux-tu effrayer une âme faible,
Pauvre, dolente, frappée de paralysie, proche du cimetière,
Dont le glas peut sonner avant minuit ;
Dont les prières pour toi, chaque matin et soir,
N’ont jamais été oubliées. — Gémissant ainsi elle inspire
De plus douces paroles au brûlant Porphyro,
Si malheureux, si profondément affligé,
Qu’Angèle promet qu’elle fera
Tout ce qu’il désire, qu’il en advienne bien ou mal pour elle.