Page:Keats - Poésies, 1923, trad. Clermont-Tonnerre.djvu/265

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La Sauterelle et le Grillon La poésie de la terre ne meurt jamais ; quand les oiseaux abattus par le brûlant soleil se cachent dans les arbres frais, une voix s’élève et court le long des haies, tout autour des prés nouvellement fauchés ; c’est celle de la sauterelle — qui dirige l’accord des joies de L’été ; — elle ne cesse de les dire, et quand ’elle est lasse de ses jeux, elle se repose à l’aise parmi les herbes folles . La poésie de la terre ne meurt jamais ; dans un solitaire soir d’hiver, quand la gelée a fait naître le silence, le cri du grillon jaillit chaudement du foyer, — se haussant tant et plus, et semble aux oreilles, à moitié assoupies, la voix de la sauterelle, parmi les collines gazonneuses. - 175 -