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Page:Keats - Poésies, 1923, trad. Clermont-Tonnerre.djvu/271

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Sonnet J’ai peur parfois de disparaître, avant que ma plume ait épuisé les richesses de mon cerveau fécond . avant qu’une haute colonne de livres renferme en son texte, tels de riches greniers, une moisson bien mûrie. Quand je contemple sur la face étoilée de la nuit les vastes symboles nuageux de merveilleuses légendes et m’imagine que je ne vivrai pas pour retracer leurs ombre-, d’une main que le hasard rendra magique ; et quand je pense, ô créature exquise d’une heure, que je ne te verrai jamais plus, que je ne goûterai jamais le pouvoir enchanteur de l’amour insouciant ; — alors sur la grève du monde immense, je reste isolé et je songe. — Et l’amour et la gloire se réduisent à néant. — 181 —